Nadeau-Dubois inquiet: les solidaires sont presque tout aussi inquiétants, à en juger par son livre

J’écoutais distraitement le 11 novembre l’entrevue avec Gabriel Nadeau-Dubois (GND) à «Plus on est de fous plus on lit» avec Marie-Louise Arsenault, mais quelques phrases m’ont frappé: Le monde n’acceptera pas des sacrifices face aux propositions pour contrôler les changements climatiques, y disait-il, et il faut être positif dans notre approche. Ce qui frappe le monde plus que toute autre chose est le manque de temps, y continuait-il, et l’on pourrait offrir du positif, en mettant un accent sur le télétravail comme exemple de geste important.

GND cover

Le Devoir du 8 novembre avait déjà publié un extrait du nouveau livre de GND portant sur une entrevue que Luc Ferrandez lui a accordé sous le titre «Être le concierge de ses électeurs» [1], où GND réaffirme l’importance d’être positif: «Il faut plaire, impérativement, ou à tout le moins choisir habilement à qui déplaire, pour survivre dans cet univers [politique», dit-il.

L’entrevue semble lui avoir donné l’orientation de base de son livre, s’il ne l’avait pas déjà. «Cette phrase assassine [le titre de l’extrait cité plus haut] est sa réponse à la question toute simple que je viens de lui poser: «Pourquoi nos gouvernements échouent-ils en matière de lutte aux changements climatiques?».

Je commençais à avoir l’impression d’un dérapage du co-porte-parole de Québec Solidaire (QS), et j’ai acheté le livre, Lettre d’un député inquiet à un premier ministre qui devrait l’être. Il est bien écrit, mais semble clairement rater sa cible dans un effort de faire la promotion des politiciens de QS qui n’échoueront pas, comme les autres politiciens, dans la lutte aux changements climatiques.

La question de la responsabilité citoyenne et politique

Une bonne partie (p.41-49) du deuxième chapitre du livre porte sur l’entrevue avec Ferrandez, terminant avec l’affirmation qu’«il existe d’autres voies que le renoncement qui, lui, disons-le, est une posture irresponsable» (p.49). Il n’est pas tout à fait explicite qu’il applique cela à Ferrandez, et la lecture se poursuit jusqu’à la page 91 où le jugement se confirme :

Pour la majorité d’entre nous, ce programme de transition peut et doit rimer avec une meilleure vie. C’est sans doute ce que ne considère pas suffisamment Luc Ferrandez quand il se désespère devant les limites de la démocratie. Avec un peu d’imagination et beaucoup de courage politique, il est possible de rendre les choix écologiques abordables et pratiques pour nos concitoyens, tout comme il est possible de s’assurer que cette transition économique se fasse sans laisser personne derrière.

C’est déjà assez fort de le voir dire que Ferrandez a manqué d’imagination et de courage politique dans sa carrière, mais ce qui ressort du livre, finalement, est justement l’excès d’imagination de GND. Et le jugement tombe dans une réflexion qui met l’inimaginable transition énergétique (p.90), économique (p.91 et un peu partout, dans sa volonté de changer d’idée le Premier ministre) ou écologique (p.87, 91) en primeur. Pour ce qui est de cette transition, il a déjà indiqué, à la page 65, qu’«il faut changer de cap immédiatement».

Le quatrième chapitre débute avec un intéressant portrait du dust bowl qui a eu lieu aux États-Unis pendant les années 1930, une mise en scène pour un portrait des interventions de Roosevelt pendant la Dépression, son New Deal. GND insiste sur l’importance de ces interventions (le lecteur soupçonne pourquoi) et termine le portrait sans mentionner le rôle central que la Deuxième Guerre mondiale a joué pour mettre fin à la Dépression, ce que le New Deal lui-même ne réussissait pas à faire. Et voilà, GND nous fournit le Green New Deal comme la réponse aux défis contemporains et le cœur de l’action autour de la transition qu’il croit être en train de s’opérer ou qu’un nouveau genre de politiciens vont mettre en branle. Si les Américains ont pu le faire dans les années 1930-1940, nous pourrons le faire aujourd’hui, dit-il…

Le plan d’action (du gouvernement Legault, à venir, du gouvernement Trudeau, à venir, de QS…)                                                                                     

Le livre de GND est bien documenté, avec des références intéressantes pour plusieurs des constats. Ce qui est frappant, et le lecteur le ressent au fur et à mesure qu’il s’approche de la fin de ses quelque 90 pages, est qu’il ne s’y trouve aucune documentation, aucun portrait chiffré de ce qui sera nécessaire pour intervenir «immédiatement» dans le respect de notre meilleur guide, le GIÉC. Le GIÉC est mentionné par GND pour l’objectif d’une réduction des GES d’entre 80 et 85% pour 2050, mais le livre reste complètement muet pour l’objectif de 2030, soit une réduction de 45% pour limiter la hausse de la température planétaire à 1,5°C.

Dans ses affirmations, GND cite le GIÉC à l’effet qu’il nous faudra des transformations radicales dans la société, dans l’économie, dans nos modes de vie, mais tourne tout avec son excès d’imagination en une série de suggestions à l’effet que tout est possible – surtout, une meilleure vie, des perturbations qui ne seront pas négatives pour nous, etc., cela à l’instar de Naomi Klein dans Tout peut changer qu’il cite à plusieurs reprises (et dont il pourrait citer le plus récent livre, La maison brûle, portant justement sur le Green New Deal). Au moins Klein soulignait, il y a maintenant plus d’une demi-décennie, que nous sommes dans la décennie zéro.

Peut-être curieux dans tout ceci (peut-être pas pour quelqu’un qui a grandi sur le Plateau à Montréal…), il souligne régulièrement que c’est l’automobile qu’il faudra viser en priorité. Cela risquerait de frapper un grand nombre de citoyens dans les priorités de leur vie, mais GND semble résumer la façon de relever le défi en ciblant la transformation électrique de la flotte, tout en insistant sur l’importance de nous libérer de notre dépendance à la voiture.

Il faut plaire, impérativement, ou à tout le moins choisir habilement à qui déplaire, pour survivre dans cet univers. C’est en outre pour cela qu’il est beaucoup plus facile, en politique, d’enfoncer virilement des portes ouvertes que de travailler laborieusement à transformer en profondeur la société.

En effet, le travail laborieux dont il sera question n’est pas celui de l’électrification de la flotte, mais de sa quasi-élimination…

Dans ma lettre ouverte à Luc Ferrandez suite à sa démission au printemps dernier, je sortais de ma propre paralysie pour suggérer qu’une initiative se développe, qu’une plateforme soit développée – par le Parti vert du Canada (PVC) pour la campagne fédérale de cet automne – pour insister sur les vrais défis tels que quantifiés par le GIÉC, sur les vrais gestes qu’il faudrait poser face à ces défis. Le PVC n’a pas jugé bon de réagir à cette suggestion (de rêve), présumément parce que l’initiative (incluant l’abandon des sables bitumineux) comporterait une sorte de suicide politique; le résultat de l’élection pour le PVC était finalement l’équivalent d’un suicide de toute façon… [2]

Le positionnement de GND, ce qui motive clairement la rédaction de son bouquin, semble venir de ce même sentiment de la possibilité d’une certaine prise de pouvoir sur le plan politique qu’il ne faut pas gaspiller. Il a bien raison de soulever des doutes quant aux capacités du gouvernement Legault de comprendre la situation et de poser les gestes qui s’imposent. Mais il se permet, comme le faisait le PVC, de rester dans le flou quant à ces gestes (tout comme QS dans sa plateforme) pour ce qui est du court terme établi comme temps d’urgence par le GIÉC. Il lui incombe de proposer sa version (complètement laissée en plan dans le bouquin) d’une économie verte qui pourrait nous sauver. Il l’appelle, suivant de nombreux autres, le Green New Deal (avec comme acronym GND, comme il note…). Mais on reste avec 2050 comme cible, cible incapable de nous fournir les pistes pour le court terme et dépendant justement de gestes posés au court terme.

Un plan d’action pour le court terme (d’ici 2030)

Le gouvernement s’est engagé à déposer au début de 2020 un plan d’action pour lutter contre les changements climatiques. Déjà il a en main un rapport préparé par la firme Dunsky et peut-être d’autres, ainsi que l’expertise de ses fonctionnaires dans plusieurs ministères. Dans mon récent article là-dessus, je souligne que le plan d’action ne sortira pas du rapport, qui ne porte pas là-dessus, et va nécessiter un travail qui me paraît extrêmement ardu. Le cadre pour le travail de Dunsky et pour le plan d’action, tel que prévu/voulu par le gouvernement Legault, est le maintien de l’économie néoclassique, avec une croissance de presque tout sauf les émissions de GES, et cela nous donne une idée de l’énorme défi imposé par le maintien du modèle économique alors qu’un contrôle des émissions dans la situation actuelle paraît déjà hors de portée.

GND critique ce modèle économique, mais le problème fondamental est que l’économie verte retenue par GND et par le PVC comporte les mêmes contradictions inhérentes dans la croissance que celles critiquées. En ce qui a trait au modèle et aux orientations du gouvernement Legault, il reste dans des généralités dans sa critique de Legault, sans mettre l’accent sur ce qui est central, le mythe de la croissance. Ma critique de ce modèle et de tout le système socio-économique qui définit notre civilisation constitue le cœur de mon livre. GND (et QS, doit-on présumer) n’est pas encore rendu à voir toute l’incohérence en cause.

Au minimum, il lui faut concrétiser son «économie verte» dans le respect des chiffres et de l’échéancier fournis par le GIÉC, ce qui semble loin d’être prévu, ce qui semble loin d’être dans les capacités de notre nouveau parti, qui tient un bien meilleur discours que les anciens face aux défis soulignés par Greta et les autres, mais qui s’oriente inéluctablement, à en juger par le livre de GND, vers le même échec que les autres.

 

[1] Un article de Joseph Yvon Thériault du 16 novembre dans Le Devoir fournit une intéressante réflexion sur cette question, même s’il porte plutôt sur la question du coton ouaté de Catherine Dorion…

[2] Elizabeth May est intervenue récemment pour lier son appui au gouvernement Trudeau à l’abandon de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, ce qui équivaudrait à l’arrêt de l’expansion du développement des sables bitumineux; une telle position ne semblait pas être claire pendant la campagne, d’après mes recherches, mais elle se trouve clairement sur le site du PVC aujourd’hui (avec l’objectif de réduire les émissions de GES de 60% d’ici 2030), et je me suis peut-être trompé.

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8 Commentaires

  1. J’ai lu également ce petit livre de GND, et je suis resté sur ma faim. S’il traite des changements climatiques, nulle mention toutefois tant de la déplétion en pétrole conventionnel que de la chute du TRÉ qui affectera au cours des prochaines années l’économie mondialisée ( voir cette présentation de Shift Project à https://youtu.be/LeDzFEyICXI ). Il adopte également une posture d’intensification linéaire des dommages causés par l’accumulation de GES dans l’atmosphère. Comme le mentionne Harvey, se fiant sur le Green New Deal, il ne voit pas l’éléphant dans la pièce, soit un système qui nécessite de la croissance ne serait-ce que pour son maintien. Les mesures proposées restent alors assez mièvres, ainsi quand il préconise:  » il faudrait, par exemple, mettre au pas les constructeurs automobiles et, à l’image de ce qu’ont déjà annoncé une dizaine de pays dans le monde, rendre obligatoire l’électrification de tous les véhicules d’ici 2040 ou 2050″. Il rate la cible. Car il ne s’agit pas d’électrification mais bien d’une diminution drastique du parc automobile… Ne serait-ce que pour atteindre les objectifs du GIEC pour 2030, ceux-ci correspondant à une décroissance aussi importante que celle qui a prévalu lors de la crise économique de 1929!

    J’ai préféré, même si je garde quelques réserves (voir plus loin), le dernier livre de Yves-Marie Abraham « Guérir du mal de l’infini » (écosociété) qui trouve bien insuffisants les arguments de « toutes celles et ceux qui promeuvent encore aujourd’hui le « développement durable » ou ses avatars plus récents tels que « l’économie circulaire » et le « Green New Deal » » Toutefois, il manque dans son principal chapitre, soit le quatrième, un développement portant sur l’importance de la consommation des énergies fossiles permettant le productivisme actuel peu importe le système économique. Il y reprend une démonstration marxiste classique de l’économie opposant le travail au capital. Qui plus est, il lui manque une compréhension plus fine de la « nature humaine » (les travaux de Laborit et des behavioristes semblent être ses sources principales). Aussi, il se limite à une conception marxiste stipulant que ce sont les rapports de production qui déterminent la culture… ce qui ne fait que révéler son ignorance des avancées dans la compréhension de l’animal humain. Finalement, ses propositions restent tout autant dans le vague que celles de GND quand il entend remplacer l’entreprise-monde par les « communs ». Il n’en donne « aucune recette », regardant même avec méfiance tant les coopératives que la démocratie représentative (pourtant dans sa conception, les communs étant de petites unités locales devront avoir des « représentants » dans des instances fédératives…).

    En résumé, deux livres, deux déceptions! Même si le livre d’Abraham demeure plus percutant. En conclusion, un débat intéressant au Salon du livre de Montréal aura lieu ce vendredi 22 novembre à 19h45 entre Yves-Marie Abraham, Laure Waridel – dont je n’ai pas lu le dernier livre « La transition, c’est maintenant » (écosociété) – et Gabriel Nadeau-Dubois! De ce débat, peut-être jaillira-t-il la « lumière »… mais sceptique dans l’âme, permettez-moi d’en douter!

    • Martin Savard

      M. Cotnoir, je suis curieux quant aux «avancées dans la compréhension de l’animal humain». J’imagine qu’elles sont pertinentes aux réactions du public face à la transition (programmée ou subie)*. Avez-vous des auteurs ou des titres à recommander ?

      Quant à Yves-Marie Abraham, ce n’est pas la première fois que la lecture de ses textes suscitent la frustration : oui, il veut bien proposer des directions, mais non, il n’articulera pas de mode d’emploi vers ces solutions qu’il pointe du doigt. Il se présente plus comme un observateur qu’un défricheur ou un leader. Pourtant on attendrait des experts une aide et des solutions plus concrètes… si ce n’est d’eux, d’où ça viendra? On cherche encore un F D Roosevelt.

      * = Au sujet de l’animal humain, la réaction des Gilets jaunes face aux «solutions» proposées contre les changements climatiques a été une douche froide de réalisme dont les leçons ont encore à être intégrées aux stratégies du mouvement environnemental…

  2. paul bellehumeur

    Et toutes ces imaginatives personnes oublient le rorqual bleu dans la baignoire. Les gouvernements devront se réapproprier les leviers de commande de leurs dettes nationales. Par exemple, au départ de Paul Martin après 10 ans au ministère des finances, il avait réussi à piger 50 G$ du fonds d’assurance-emploi pour réduire la dette du Canada à 450 G$ en entrainant un affaiblissement du filet social. Le gouvernement de « Staline » Harper s’est empressé de réemprunter 215 G$ aux 5 principales banques à charte canadienne pour les renflouer sur le dos des citoyens et de leur descendance. Puis les libéraux ont fait déficits sur déficits durant leur mandat pour « soutenir » l’économie. La dette dépasse maintenant 700 G$. Aux E-U on parle de 23 T$ d’après https://www.usdebtclock.org/. Toutes ces dettes forcent le système capitaliste à une fuite vers le futur du fait des intérêts qui obligent à une croissance économique et non une décroissance conforme aux impératifs de l’écologie. Des gouvernements vraiment souverains impriment leur monnaie ce qui leur évite de créer des dettes ce qui élimine la nécessité d’endetter les citoyens envers des banques. La vraie souveraineté passe par la souveraineté monétaire. La réserve « Fédérale » américaine et la banque du « Canada » sont des institutions qui opacifient le mécanisme de tranfert de l’argent des poches des citoyens vers les coffres des banques privées et leurs actionnaires. Elles cachent aux citoyens le fait qu’ils sont les esclaves fiscaux des banques. Elles sont l’ultime embûche qui bloque les changements nécessaires vers une décroissance durable.

    • Je ne vois pas comment ramener cette réflexion à mon effort de situer le positionnement de QS face aux défis énergétiques et des changements climatiques.

      Toute cette question d’endettement (qui inquiète même l’OCDE et le FMI ces temps-ci) est en effet un rorqual bleu dans la baignoire, mais à la source se trouve la volonté universelle de maintenir une croissance économique, qui exige la dette. Quant au rôle des banques centrales, je ne prétends pas comprendre leur rôle tel que vous le présentez.

      • paul bellehumeur

        C’est la dette qui exige la croissance économique pour en rembourser les intérêts et non l’inverse. C’est une arnaque de Ponzi qui déshabillera les futurs Pierre pour habiller les présents Jean. Comme je le disais précédemment, en acheminant le fric qui va aux marchands d’armes vers la conversion des déserts en terres végétalisées on peut verdir un désert de Gobi aux soixante ans. En imprimant leur monnaie au lieu de l’emprunter aux banques (le groupe qui profite encore plus des guerres que les marchands d’armes) les nations pourront acheminer l’argent des intérêts libéré vers les transports en commun et la végétalisation des déserts et vlan un autre Gobi converti en puits de CO2 tous les 60 ans. Si vous croyez possible de réduire les GES en ignorant les dettes nationales, vous serez désagréablement surpris. Pour avoir une idée du monde glauque des banques centrales voici qqes titres à télécharger: Fed Up: An Insider’s Take on Why the Federal Reserve is Bad for America 2017 Danielle DiMartino Booth ;; The Only Game in Town: Central Banks, Instability, and Avoiding the Next Collapse 2016 Mohamed A. El-Erian ;; Central Banking in a Democracy: The Federal Reserve and its Alternatives 2014 John H. Wood ;; The Federal Reserve: What Everyone Needs to Know 2013 Stephen H. Axilrod ;; J’ai du retirer les liens de téléchargement pour que mon commentaire soit accepté par votre filtre antispam mais vous pouvez comme toujours aller les chercher vous-même au libgen.is

  3. paul bellehumeur

    Une précision sur la dette du Canada, quand on parle de 700 G$, il s’agit de la dette directe. La disproportion apparente avec celle de debtclock pour les E-U résulte du fait que debtclock inclut les régimes de sécurité sociale etc. Si on ajoute le régime de pension du Canada, la sécurité sociale, l’assurance maladie etc. ça doit ressembler à 2 T$ et qqes, soit près de 10% de la dette américaine comme notre économie est à près de 10% de l’américaine.

    • Sylvie Woods

      Gabriel Nadeau-Dubois a déjà annoncé ses couleurs dans un livre précédent intitué Ne renonçons à rien. Ce qui dit tout sur sa perspective sous-jacente quant aux écosystèmes du Québec. Pour QS, l’écologie et les problèmes environnementaux, tout comme le réchauffement climatique, sont réduits à une idéologie assimilable à toutes les autres (altermondiste, féministe, LGBT, etc.). Comme pour les économistes néoclassiques, pour GND l’écologie est subordonnée à l’environnement et aucune limite ne doit venir sapper le droit du consommateur québécois à maintenir son mode de vie hédoniste et encore moins celui de sa propre classe sociale, soit celle du quintile supérieur. Quintile supérieur(100.000$ et plus) dont il fait partie depuis sa tendre enfance, ainsi que toute la clique de la CAQ, du Parti Libéral et du PQ. Ce sont eux qui auront le plus à perdre dans une société en décroissance et qui devront renoncer d’abord. Je doute que GND et QS sont inquiets par rapport aux conséquences du réchauffement climatique; la source d’inquiétude chez QS n’est-ce pas la perspective de perdre le mode de vie insouciant des générations précédentes. Seraient-ils d’accord avec une Charte des responsabilités pour contrebalancer la Charte des droits individuels? Une Charte des responsabilités qui rappeleraient à chaque citoyen qu’il doit préserver son milieu vital pour lui-même, mais ausi pour ses parents et ses enfants. La responsabilité implique de renoncer… à vivre comme les Québécois le font, en détruisant leurs écosystèmes depuis 60 ans.

      Un livre pour comprendre les enjeux du présent et beaucoup plus riche que ceux de GND :
      Mondialisation ou globalisation. Les leçons de Simone Weil. Collège de France,2019.

  4. Sylvie Woods

    Bonjour M. Mead,

    En effet, Gabriel Nadeau-Dubois par son discours fortement médiatisé va à l’encontre de la pensée écologique et ses positions sont celles de l’économisme dominant le plus réfractaire à tout changement de paradigme social, économique et écologique.

    D’ailleurs sa proposition de relancer une deuxième révolution transquille verte milite pour la relance d’une croissance économique à l’aide des technologies vertes, une vision complètement dépassée par rapport à l’ampleur des changements qui s’imposent pout le peuple québécois.

    Je vous suggère de lui demander de lire votre recherche sur IPV ainsi que votre livre Trop tard avant de le rencontrer. S’il l’a lu il n’a rien saisi.

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