Une culture de la solidarité à reconnaître et à promouvoir
Yvan Comeau
Ce chapitre s’intéresse aux liens sociaux de solidarité et de citoyenneté qui traversent la société et qui contribuent matériellement et symboliquement à la qualité de vie. Que ce soit dans les milieux de travail, dans le voisinage, dans les établissements publics et par l’entremise de diverses associations, une partie de la population donne du temps, des biens et de l’argent selon différentes modalités qui seront explorées. Cette contribution n’est pas considérée dans les comptes nationaux, mais elle n’en est pas mois réelle. Le texte plaide en faveur de sa reconnaissance et de son soutien dans un projet de société qui tempèrera alors la vision de l’individu consommateur par celle de l’acteur solidaire.
Dans la première partie, le texte traitera du lien social qui constitue le principal résultat des pratiques du don. Comme tout fait de société, les formes de la solidarité s’inscrivent dans un contexte. Un bref retour historique permettra de comprendre qu’au passage de la société traditionnelle à la société moderne, puis vers les sociétés capitalistes avancées, les liens sociaux se sont diversifiés, sont davantage choisis et comportent des propriétés différentes ainsi que des conséquences diverses. Parmi la diversité des liens sociaux, ceux de solidarité et de citoyenneté s’avèrent les plus contributifs au bien commun. Lorsqu’ils occupent une place significative dans la vie quotidienne des individus, les personnes produisent et diffusent une culture de la solidarité.
Dans la deuxième partie, le texte illustrera les manifestations de cette culture au Canada et au Québec en s’appuyant sur des résultats de recherche et des statistiques. Ces manifestations concernent le bénévolat, l’entraide, l’engagement social et la libéralité financière. La perspective est descriptive, mais également explicative et critique. En ce sens seront mises à contribution les analyses permettant de comprendre l’adhésion aux pratiques contemporaines de solidarité. Par ailleurs, les attributions et les potentialités que l’on accorde indûment à ces pratiques seront discutées.
Dans la troisième partie, le texte évoquera les principales voies à emprunter pour favoriser des liens sociaux favorables à l’intérêt général. Les propositions avancées s’appuient sur les observations tirées de différentes études empiriques. Pour l’essentiel, ces propositions consistent à mettre en place des opportunités permettant à la culture de la solidarité de se déployer.