La première partie de cet article de penchait sur des manifestations de l’effondrement probablement déjà en cours, en soulignant la nécessité d’agir autrement. Cyril Dion, le co-producteur du film Demain, semble avoir bien compris cette nécessité, à juger par ses propos au début de son propre livre paru au début de 2018 (à voir ce qu’il dit dans une postface au récent livre de Pablo Servigne et al, nos collapsologues, pas encore disponible ici). Nous y mettons l’accent dans cette deuxième partie, en espérant que les centaines de milliers de personnes qui auront signé le Pacte lancé par Dominic Champagne, et les militants actifs dans la diffusion de la Déclaration d’urgence climatique (DUC), regarderont maintenant de plus près ce qui est vraiment en cause, pas mal plus que les changements climatiques et nos petits gestes quotidiens pour les éviter, ciblés sans succès par les mouvements environnemental et social depuis des décennies. Et la prétention du Pacte que «la science nous dit qu’il est technologiquement, humainement et économiquement possible de limiter le réchauffement de la planète» va à l’encontre de ce que je propose dans mon livre: ce qui est possible en ce sens est totalement insuffisant pour répondre à l’effondrement, et notre modèle économique continuera à exiger que nous n’adoptions pas même ces gestes…
Dion y écrit, en introduction:
“Pourquoi votre discours n’imprime-t-il pas ? Comment convaincre les gens comme moi, qui sont tentés de changer leurs habitudes mais qui n’y arrivent pas ?”
Nous sommes le 9 décembre 2015. Sur le plateau d’une émission de télévision bien connue. De l’autre côté de la lucarne, trois millions de téléspectateurs doivent jeter un œil distrait à notre débat. Sur le fauteuil en face de moi, Yann Arthus-Bertrand a l’air navré.
Depuis plusieurs minutes, la journaliste chargée de chroniquer nos films – fraîchement élue meilleure intervieweuse de France – nous pousse dans nos retranchements. À côté d’elle, l’écrivain-sniper, qui doit faire de même, garde un air blasé.
Elle continue, s’adressant à moi. Le film est trop cool, les gens que nous montrons, trop parfaits. En le regardant elle s’est sentie étouffer: “Je n’ai eu qu’une seule envie: prendre l’avion, me faire couler un bain moussant et bouffer une bonne côte de bœuf.”
Elle nous reproche de ne pas nous y prendre comme il faut. De ne pas lui donner envie de se mobiliser pour éviter la catastrophe écologique. Comme si la responsabilité de la secouer nous appartenait. Je garde un souvenir étrange de ce moment. Les mots que je prononçais étaient comme assourdis, recouverts. C’est étrange, me disais-je, comme ces conversations (sur l’effondrement écologique) vont de soi dans certains contextes et tombent à plat dans d’autres…
Quelques mois plus tard, le public avait partiellement démenti la théorie de Léa Salamé. Le propos que nous avions développé dans Demain était parvenu jusqu’aux gens. Du moins, jusqu’à un million deux cent mille personnes qui avaient été le voir en salle. Puis le film était sorti dans trente pays, avait remporté un César. Tous les jours nous recevions des messages de personnes qui nous racontaient ce qu’elles avaient fait en sortant de la salle: démarré un compost, créé une monnaie locale, changé de métier… Nous avions raconté “une histoire qui fait du bien”, selon leurs propres mots. Nous leur avions “redonné de l’espoir”, les avions “inspirées”.
Pourtant, notre contradictrice d’un soir n’avait pas entièrement tort. Globalement, nous, écologistes, ne parvenons pas à faire passer notre message. Du moins pas suffisamment.
Malgré tous nos efforts la situation ne cesse de se dégrader, à une vitesse étourdissante.
À ce titre, l’été 2017 a battu tous les records: iceberg géant se détachant de la banquise, ouragans à intensité inédite, température la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, inondations meurtrières en Inde, incendies catastrophiques au Portugal et en Californie [ceci en 2017, avant les feux de cette année 2018], études plus alarmantes les unes que les autres… Et ce fameux article de David Wallace-Wells dont je parlerai plus loin. Même animé par une inébranlable foi en l’humanité, en ses capacités à faire face au pire pour y opposer le meilleur, ne pas être terrifié par ce que les prochaines décennies nous réservent relève de l’optimisme béat ou de l’acte de bravoure.
À la lecture de toutes ces nouvelles catastrophiques, notre réflexe fut, pendant des années, d’alerter et d’alerter encore… Force est de constater que c’est inefficace. Égrener ces informations, les poster frénétiquement sur les réseaux sociaux, monter des campagnes, faire ce que nous, militants, ONG, presse spécialisée, nous échinons à faire depuis des années est utile, mais globalement inopérant. Aussi incroyable que cela puisse paraître à tous ceux qui sont habités par un sentiment d’urgence écologique absolue, ce sujet n’attire pas les foules. Certes, l’attention portée à la protection de notre planète a progressé depuis vingt ans, on peut même dire qu’elle n’a jamais été aussi grande. Pourtant, les mobilisations contre le changement climatique sont ridiculement faibles. La plus grande marche de ces dernières années, organisée à New York en septembre 2014, a rassemblé 300 000 personnes, malgré le battage médiatique et la kyrielle de stars du cinéma américain qui avaient pris la tête du cortège. Les 28 et 29 novembre 2015, juste avant le grand rendez-vous du Sommet mondial de Paris sur le climat (la fameuse COP 21), une marche globale, mondiale, fut organisée (et interdite à Paris à la suite des attentats du Bataclan). Selon l’ONG 350.org, ce sont près de 2 300 cortèges qui arpentèrent les rues de 175 pays et rassemblèrent au total 785 000 personnes2 (600 000 selon le Guardian). En comparaison, 1 million et demi de Français se massèrent sur les Champs-Élysées à Paris pour fêter la victoire de la France à la Coupe du monde de foot et au moins 500 000 pour l’enterrement de Johnny Hallyday.
Certes, le souci de l’écologie s’est propagé depuis quelques années, mais il reste contingent. Bien souvent les néo-écolos, pourtant animés par un enthousiasme communicatif, ne savent pas très bien par quoi commencer, s’épuisent dans de petites actions à faible impact, s’épanouissent dans des projets qui ne font pas encore système avec les organisations sociales, politiques, économiques qui les entourent. Malgré leurs efforts (nos efforts), la destruction va toujours plus vite que la régénération. Infiniment plus vite. Nous dormons. De temps à autre, l’ampleur de la catastrophe nous saisit, puis le quotidien reprend son cours. Inexorablement. Car nous aimons ce monde matérialiste. En tout cas, nous y sommes habitués. Tellement habitués que nous ne savons plus vivre autrement. Aujourd’hui, nous devons aller plus vite, plus loin.
Nous sommes face à un danger d’une ampleur comparable à celui d’une guerre mondiale. Sans doute même plus grave. Danger porté par une idéologie, matérialiste, néolibérale, principalement soucieuse de créer de la richesse, du confort, d’engranger des bénéfices. Qui envisage la nature comme un vaste champ de ressources disponibles au pillage, les animaux et autres êtres vivants comme des variables productives ou improductives, les êtres humains comme des rouages sommés de faire tourner la machine économique. Nous devrions résister. Tels nos aïeux résistant au nazisme, tels les Afro-Américains résistant à l’esclavage puis à la ségrégation, il nous faudrait progressivement refuser de participer à ce dessein funeste. Nous dresser et reprendre le pouvoir sur notre destinée collective. Ce n’est pas vers la ruine et la destruction que nous voulons nous diriger. Ce n’est pas un monde absurde, où chacun est cantonné à un rôle de producteur-consommateur, que nous voulons construire. Nous n’avons pas décidé d’éradiquer toute forme de vie sur Terre, simplement pour pouvoir nous asseoir dans un canapé, smartphone en main, musique douce en fond, télé allumée en arrière-plan, livreur à la porte, chauffage réglé à 22 °C… Ou, si c’est le cas, nous sommes définitivement dégénérés.
Dans cet ouvrage, j’ai tâché d’explorer les meilleures stratégies pour engager cette résistance. Pour ce faire, j’ai synthétisé deux années de recherches, de lectures, de rencontres à travers dix-huit pays, découvrant que les plus efficaces ne sont pas forcément celles auxquelles nous pourrions penser de prime abord. Manifester, signer des pétitions, agir localement, consommer autrement, faire des dons, s’impliquer, occuper des lieux, boycotter… Toutes ces propositions qui nous sont faites dans d’innombrables ouvrages, dans des articles, des émissions, sur les réseaux sociaux, n’ont aucune utilité, ou presque, si elles sont mises en œuvre de façon isolée. Les perspectives plus radicales d’insurrection ou d’affrontements violents nous conduiraient certainement à reproduire ce que nous prétendons combattre. Selon moi, il ne s’agit pas de prendre les armes, mais de transformer notre façon de voir le monde. De tout temps, ce sont les histoires, les récits qui ont porté le plus puissamment les mutations philosophiques, éthiques, politiques… Ce sont donc par les récits que nous pouvons engager une véritable “révolution”. Mais pour que ces récits puissent émerger et se traduire en structures politiques, économiques et sociales, il est incontournable d’agir sur les architectures qui orientent nos comportements. C’est ce que je développerai dans la dernière partie de l’ouvrage.
Plus loin, il ajoute :
On peut avancer que le récit de la société libérale, capitaliste, consumériste moderne s’est élaboré et transmis de façon relativement similaire. Soutenu par une myriade de films, d’articles, de livres et de publicités qui l’ont fait triompher du récit communiste. Avant de remporter une victoire politique, les tenants du consumérisme débridé ont d’abord remporté une bataille idéologique et culturelle, une bataille de l’imaginaire. Il fallut donner un visage à ce monde nouveau, le rendre profondément désirable pour que le génie créatif et la force de travail de centaines de millions d’Occidentaux (dopés aux énergies fossiles) se mettent au service de ce projet et lui donnent corps. Avec l’espoir que cette entreprise rendrait leurs vies meilleures. Ce qui, à de nombreux égards, fut le cas, aux dépens de pays largement pillés et d’espèces vivantes sacrifiées.
Aujourd’hui, c’est aux flancs de cet écrasant récit, fait de prouesses technologiques, de vacances sur des plages paradisiaques, d’écrans plats, de smartphones, de filles à moitié nues, de voitures serpentant à flanc de montagne dans des décors de rêve, de livraisons en vingt-quatre heures sur Amazon… que nombre d’écologistes se heurtent. Que pèse une campagne d’ONG face à des millions de messages contraires délivrés chaque jour par les marques, les chaînes, les “influenceurs” de toutes sortes qui inondent les réseaux sociaux ? Que pèse un post de Greenpeace International sur Instagram (628 000 followers) appelant à agir pour le climat, contre un post de Kim Kardashian (105 millions de followers) appelant à acheter son nouveau gloss à paillettes ? Approximativement 10 000 likes contre 2 millions.
Comme l’explique Harari dans son ouvrage, Homo Deus, la fiction n’est pas mauvaise en soi. Elle est primordiale. Si nous ne disposions pas d’histoires autour desquelles nous fédérer, nous n’aurions ni États, ni monnaies, ni entreprises, ni civilisations. Aucune société humaine, dans sa complexité ne pourrait exister ou fonctionner. Nous avons besoin de récits qui nous rassemblent, nous permettent de coopérer et donnent du sens à notre vie en commun. Mais ces récits, ces fictions ne sont que des outils, pas des vérités ou des buts en soi. Si nous l’oublions, nous déclenchons des guerres politiques, économiques, religieuses, dans l’objectif de défendre des concepts qui n’existent que dans notre imagination. Nous pillons les ressources, éradiquons les espèces au nom d’histoires, de fictions. Il y a dans cette idée quelque chose de tragique. Dès lors, pourquoi ne pas décider d’en élaborer d’autres ? Parce que les choses ne se passent pas aussi simplement, comme nous allons le voir.
Une mobilisation de l’ensemble d’impose (et non seulement des manifestes)
Dans mes deux présentations récentes, j’essayais de faire ce que j’avais souligné dans l’Annexe de mon livre: la «résistance» nécessite une réorientation et un travail de concertation et de mobilisation qui rend les efforts actuels de la société civile dépassés et hors propos. L’Annexe imagine un communiqué de presse dans lequel les organismes de la société civile affichent leurs erreurs récentes et esquissent les pistes pour un travail dans l’immédiat. Il faut se demander si les récents commentaires de Pierre-Alain Cotnoir et de Raymond Lutz sur le comportement incompréhensible de plusieurs de ces organismes ne suggèrent en même temps les correctifs qui s’imposent.
Servigne et al mettent un accent sur des potentiels de l’être humain qui sont refusés ou négligés par l’économie axée sur la compétition et le progrès matériel, avec de nombreuses sources dans les sciences sociales récentes. De mon coté, je souligne une des caractéristiques fondamentales de l’IPV, soit que (i) il réduit de moitié le niveau de bien-être (matériel) suggéré par le PIB et (ii) dépend pour la moitié de cela de ce qui s’appelle chez Statistiques Canada le «travail non rémunéré», soit celui fourni surtout par les femmes depuis des décennies (des millénaires?) dans le foyer. Le PIB est réduit des trois quarts par la soustraction des coûts des externalités que la production industrielle occasionne, et le travail non rémunéré ajoute l’équivalent de ce qui reste du bien-être signalé par le PIB. Bref, un effort de concertation et de mobilisation n’est pas seulement une exigence de la situation actuelle mais représente le fondement de la vie telle que nous pourrons espérer la connaître dans les décennies qui viennent.
Pour reprendre ce que Dion dit:
«Faire ce que nous, militants, ONG, presse spécialisée, nous échinons à faire depuis des années est utile, mais globalement inopérant…
Manifester, signer des pétitions, agir localement, consommer autrement, faire des dons, s’impliquer, occuper des lieux, boycotter… Toutes ces propositions qui nous sont faites dans d’innombrables ouvrages, dans des articles, des émissions, sur les réseaux sociaux, n’ont aucune utilité, ou presque, si elles sont mises en œuvre de façon isolée.»
C’est le temps pour la société civile de mettre en oeuvre le potentiel structurant qu’elle a développé pendant des décennies avant que les artistes et d’autres ne se sentent saisies. Je suggère l’Annexe pourrait servir de guide, dans l’immédiat, pour mieux orienter les gens qui seront mobilisés par le Pacte et la DUC. En contraste, les références de celle-ci, Drawdown de Paul Hawken, qui calcule la contribution de l’ensemble des gestes visant à réduire les émissions de GES mais propose sensiblement les mêmes gestes proposés par la société civile depuis des décennies, et Le Plan B de Lester Brown qui rentre dans les mêmes grandes orientations qui n’ont jamais eu d’effet, soulignent justement et en même temps la réorientation qui s’impose. Nous sommes devant l’effondrement, et il est à toutes fins pratiques inutile de continuer à pousser comme avant. C’est le même sort que connaîtrait vraisemblablement l’Annexe, sauf que celle-ci a le mérite de bien souligner les impacts directs sur nos propres vies, ici au Québec, tout en soulignant la nécessité de reconnaître la vie de pauvreté inacceptable de milliards d’êtres humains qu’il est à toutes fins pratiques impossible à imaginer des changements de fond tant que notre système économique se maintienne – cela, je crois, pour seulement quelques années encore.
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Claude Saint-Jarre, le 19 novembre 2018, envoie un commentaire sur un article de mai dernier, qui ne parle pas du défi qu’il mentionne: «Pour les voitures, en enlever la moitié de la route, on fait ça comment?».
Quelques éléments de réponse ici à ce constat de la CEÉQ quant aux interventions requises pour commencer à respecter les exigences des travaux du GIÉC.
Une vidéo d’une heure de Tony Seba, professeur à l’Université Stanford et spécialiste des technologies perturbatrices, méritent vraiment le visionnement (c’est même plaisant, voir encourageant).
Son analyse, sans aucune référence aux problèmes des changements climatiques et des émissions, aboutit à une réduction de la flotte de véhicules privés aux États-Unis et de la consommation d’essence d’ici 2030 des trois quarts. Il s’agit d’une évolution rapide, et inéluctable à ses yeux, qui passe par la transition vers l’auto électrique, qui devient rapidement l’auto électrique autonome et, par des incitations économiques inhérentes dans la transition. à l’abandon du véhicule privé à la faveur d’une flotte de véhicules offrant des services de transports à la grandeur du territoire, bon marché et partout. Aucune idée si ses projections vont se réaliser, mais elles constituent un portrait d’une société en effondrement – si les fondements industriels nécessaires pour la production grandement réduite survivent – qui est presque positif.
Le constat de la CEÉQ en 2013 quant aux interventions requises pour respecter l’engagement de l’État (trop faible…) en matière de réductions de GES ne prétendait pas qu’elles pourraient se réaliser, au contraire. Reste que le problème d’essence disponible pour la flotte toujours grandissante est réel, cela d’ici 10-15 ans. La transformation de la flotte (disons difficile à imaginer) en véhicules électriques aboutit immédiatement à un autre problème, que l’électricité est fournie presque partout par des centrales au charbon et au gaz (et les véhicules eux-même exigent d’énormes quantités de ressources dans leur fabrication) et la transformation nécessiterait la construction d’un nombre important de nouvelles centrales pour alimenter la flotte.
Il est donc difficile à imaginer, mais les problèmes inhérents dans le maintien de nos flottes de véhicules privés vont faire en sorte que, vraisemblablement, celles-ci vont disparaître progressivement d’ici 10 ou 20 ans.
Bonjour. À la conclusion, tout porte à croire que le problème se réglera tout seul. J’interprète mal?
J’ai vu la vidéo de Seba. J’ai pensé à Legault qui pense pétrole, gaz. Il serait mieux dans l’efficacité énergétique, l’éolien puis le solaire.
1. Le problème va se «régler», suivant le sens des projections de Halte à la croissance, par une série d’effondrements.
2. Travailler sur les énergies renouvelables dans les pays riches constitue presque toujours un effort d’effecteur une «transition» sans que cela ne nous affecte beaucoup, en cherchant à remplacer l’énergie fossile par l’énergie verte. Cela ne se règlera pas comme cela, par substitution. Il faut se préparer pour une société qui utilisera au moins la moitié moins d’énergie et qui réduira son empreinte écologique des deux-tiers… C’est beaucoup!
Il faut absolument visionner la conférence présentée par le polytechnicien français, Jean-Marc Jancovici, à la Cité des sciences de la Villette, il y a exactement un an aujourd’hui. Spécialiste des questions énergétiques, sa conférence « À quand la rupture énergétique ? » établit clairement les limites planétaires de l’accès à l’énergie et déboulonne un certain nombre de mythes les concernant.
https://youtu.be/2JH6TwaDYW4
J’en ai regardé peut-être la moitié. En effet, il couvre grand, quand même des choses que nous connaissons pour la plupart. Ce serait intéressant si la présentation des diapositives était disponible séparément, tellement elles passent vite et représentent ce qui est permanent.
Harvey, si tu regardes bien sur la page Youtube sous le lecteur, il est possible de télécharger la présentation PowerPoint en PDF
Je ne sais pas pourquoi, mais en vous lisant, il m’est revenu un extrait d’un article que j’ai lu je ne sais où hier sur le Web… De mémoire : «C’est en Albanie que l’effondrement sera le moins pénible : là-bas, ils n’ont pas de tracteurs et font pourtant de bonnes récoltes.»
😉
À écouter l’entrevue de Nicolas Hulot diffusée hier sur France 2…
https://www.france.tv/france-2/l-emission-politique/l-emission-politique-saison-3/797241-l-emission-politique.html
Quand je vous lis, je repense a Jared Diamond et son livre: Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie. Disponible pour telechargement ic: http://libgen.io/search.php?req=jared+diamond+effondrement&open=0&res=25&view=simple&phrase=1&column=def
A la fin d’Inconvenient sequel Al Gore est dubitatif, malgre les progres fait vers l’energie renouvelable, que la catastrophe sera evitee
Et je crois qu’il serait moins invasif et plus soutenable pour la planete de modifier l’humain que de se lancer dans des grands projets de geo-engineering.
On peut par exemple etudier les conditions de support de vie des bonobos et produire des changementss du code genetique humain pour nous retourner a un mode de vie arboricole tout en conservant une boite cranienne suffisamment grande pour preserver le niveau intellectuel de sapiens sapiens. De meme on peut modifier genetiquement les types d’arbres abritant les bonobos pour qu’ils offrent abri et nourriture tout au long de l’annee. Voir aussi Paul Friedrich: Proto-Indo-European Trees, disponible ici: http://libgen.io/search.php?req=Proto-Indo-European+Trees&open=0&res=25&view=simple&phrase=1&column=def
Une fois revenu a un mode de vie stable a long terme on pourra penser a le propager ailleurs, par exemple en creant une 2e planete habitable en combinant mars, venus et qqes satellites de jupiter en orbite a 1 UA de l autre cote du soleil au lieu de lutter les uns contre les autres encore et toujours pour les memes territoires…
Nous pouvons constater en observant le corps humain les changements qui furent necessaires pour passer du mode arboricole au mode pedestre. Passer de l’arbre a la route n’etait une bonne idee que pour un nombre restreint comme nous le voyons aujourdhui par la lecon du tragique du commun.
En effet, le livre de Jared Diamond nous aide à imaginer l’inimaginable, que notre civilisation est au bord d’un effondrement comme d’autres l’ont connu avant…
Au vu de la levee de boucliers ethiques suite a la revelation de He Jiankui sur les modifications genetiques qu’il pretend avoir faites sur des embryons en sante pour les proteger du sida, il est peu probable que l’humanite reforeste la planete et se modifie genetiquement pour retourner habiter les arbres 🙁 …
Dommage, un retour vers la pensee tridimensionnelle de la vie arboricole nous aurait change de facon positive de la pensee lineaire du pieton.
Pour ceux qui veulent approfondir Jancovici et Hulot, Dormez tranquilles jusqu’en 2100, Pourquoi le Nucléaire et Osons sont telechargeables sur libgen.io, qui lutte contre les parasites capitalistes de la propriete intellectuelle comme Springer et Elsevier.
Pourriez-vous nous fournir les liens pour ces documents sur libgen.io, svp.?
libgen.io semble être une espèce de « Pirate Bay » mais pour des monographies. Comme le précise M.Bellehumeur, ce site rejette les lois sur le droit d’auteur (personellement j’utlise sci-hub.tw pour la littérature scientifique).
voici le epub pour « Pourquoi le Nucléaire ? »
https://libgen.pw/item/detail/id/2202561?id=2202561
Quand vous etes sur libgen.io vous n’avez qu’a taper le nom d’un auteur ou des mots cles de recherche puis cliquer sur « search » et par defaut les noms d’auteurs ou mots cles dans les titres seront listes dans les resultats trouves
Bonjour Harvey,
Il m’apparait utile et indispensable de mettre nos réflexions et énergie en mode convergence afin d’infléchir un tant soit peu la trajectoire d’évolution planétaire. Pour débuter, Je fais un petit pas en te demandant de me mettre sur la liste d’envoi de ton blogue…
Benoît,
Content d’avoir de tes nouvelles. Tu t’inscris sur la page d’accueil, dans la colonne à droite.
Je profite de l’occasion pour partager quelques classiques.
« Quiconque croit qu’une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est ou un fou, ou un économiste. »
Kenneth E. Boulding
Il faut souligner les arguments scientifiques imparables du physicien Tom Murphy de l’université de Californie à San Diego sur l’absurdité d’une croissance économique exponentielle dans un monde fini.
Une traduction française:
http://terrabuzz.blogspot.com/2012/12/tom-murphy-quand-leconomie-rencontre.html
Le texte original:
https://dothemath.ucsd.edu/tom-murphy-profile/
merci pour le lien! je regrette la série « Do The Math » de Murphy… depuis qu’elle est terminée, il écrit peu (IIRC c’était lorsqu’il bâtissait un cours sur l’énergie qu’il a rédigé ces billets). Il y a mis beaucoup d’énergie et dans le billet que vous mentionnez, il a répondu CINQUANTE fois aux 100 commentaires de ses lecteurs.
Des économistes ont participé aux multiples échanges suivant ce billet et il en ressort une croyance assez clivante:
pour certains, c’est notre ingéniosité qui a entraîné l’exploitation des carburants fossiles et pour d’autres, c’est la découverte fortuite de cette source d’énergie abondante qui a permis le développement de la société moderne (et qui ne saurait persister lors de l’épuisement de la première).
Team A: « L’exploitation des hydrocarbures permet/engendre la révolution industrielle/la réalisation du génie humain. »
Team B: « La révolution industrielle/génie humain permet/engendre l’exploitation des hydrocarbures. »
Chacun y voit une relation de cause à effet, mais inversement! On ne saurait plus disconvenir.
Murphy affirme: « on a été chanceux de tomber sur cette manne énergétique, notre intelligence n’y est pour rien (et quand cette énergie facile sera épuisée, la civilisation moderne s’écroulera) »
Les économistes: « Nous sommes singulièrement intelligents et cette intelligence nous a permis d’exploiter cette ressource (et quand elle s’épuisera nous inventerons autre chose). »
En ses propres mots: « There is a tendency—especially in economic circles, I sense—to think that it is our own cleverness that brought us where we are today, rather than the all-out exploitation of our one-time fossil fuel inheritance. It is this, rather than cleverness, that got the industrial revolution going. We have had the same clever brains for tens of thousands of years. Sure, accumulated knowledge plays a central role as well. But do not discount the specialness of our fossil fuel extravaganza. »
Trivia, Murphy a participé (par ce texte) à l’anniversaire de « Limits to Growth ».
Un peu futile ces discussions entre économistes. Ils feraient mieux d’étudier la physique et la biologie pour comprendre les limites de leurs modèles…
L’étude de leurs interventions n’est pas futile: il faut comprendre ce qui se passe dans _leur_ cerveau pour réduire la propagation de ces vices, dysfonctions, mythes et mensonges aux cerveaux « sains ».
Je mets en parallèle l’exceptionnalisme spécifique que certains manifestent (nous sommes une espèce animale distincte, formidablement supérieure à toutes) et le trouble de la personnalité narcissique prépondérant chez les chefs d’entreprises et chez « l’élite » socio-économique de nos sociétés.
Bonjour, après la lecture des trois premiers chapitres de votre livre «Trop tard – La fin d’un monde et le début d’un nouveau», j’aimerais retirer mon commentaire sur le rapport du Club de Rome « Halte à la croissance » qui je le constate, constitue l’épine dorsale de votre excellent livre. Veuillez excuser mon ignorance. Je poursuis ma lecture dans les prochains jours. Merci
Paul Hawken prétend offrir la voie vers une inversion des tendances du réchauffement dans Drawdown, voir drawdown.org
téléchargement de 165 MB disponible sur libgen:
http://booksdescr.org/item/index.php?md5=1141497163ffb8aa22b1d5309976dee1
j’en commence la lecture, quel est votre avis M. Mead?
Comme j’ai déjà commenté dans l’article ici, Hawken propose « le plan le plus compréhensif jamais vu » pour s’attaquer aux défis de réduction de GES, mais cela n’ajoute rien au fait qu’il ne fait que réunir, en quantifiant dans l’ensemble, ce qui est proposé en grande partie par les interventions de la société civile depuis des décennies – sans succès.
J’ai lu avec attention les trois sections qui présentent les réductions qu’il serait possible de faire si nous portions plus d’attention au rôle des femmes dans tout cela. Il s’agit de 12% de l’ensemble des réductions, et Hawken propose, finalement, de tout simplement changer la façon de gérer des interventions qui touchent au coeur des cultures de nombreuses populations et qu’il semble raisonnable de penser qu’il prendra des générations à réorienter.
Je vous suggère de commencer (ou de poursuivre) votre lecture avec ces trois chapitres…
Merci, donc des changements sociaux incrémentaux trop longs à mettre en place pour éviter l’effondrement. C’est comme mon idée de loto-bébé où les 10% de la population les moins porteurs de maladies génétiques auraient le droit de reproduction. Si on l’avait mise en effet il y a 40 ans, quand je l’ai eue, il serait bien plus facile d’atteindre les ojectifs de réduction du carbone maintenant. Toutes les discussions faites au fil des ans à ce sujet m’ont démontré à quel point il est difficile de faire des changements nécessaires sans passer par la dictature.
non, non et non. Mentionner le faux problème de la démographie quand on traite des bouleversements climatiques, c’est glisser sur la pente de l’eugénisme. Si l’eau de la piscine est dégueulasse, ce n’est pas parce qu’il y a trop de monde, c’est parce qu’il y a des cons qui pissent dedans.
Rapporté par Kevin Anderson: 50% des émissions de GES actuelles (GtCO2/yr) sont dues à 10% de la population! Mieux: 70% des émissions proviennent du top quintille des habitants [1]. Et vous voudriez stériliser de force les autres 4/5, pour vous donner bonne conscience lorsque vous achèterez votre Tesla modèle Y ?
Et on n’abordera pas la question de l’accumulation des GES (ppm CO2), principalement liée à l’industrialisation de quelques pays peu peuplé au 18e siècle (UK USA, Europe)…
[1] https://youtu.be/7BZFvc-ZOa8?t=1706
Je comprend votre réticence, de prime abord, avant de saisir les nuances de ma proposition. Cependant, il y a une différence entre prétendre à la supériorité d’une race sur une autre et faire une sélection génétique plus fine que par les guerres (inévitables avec l’épuisement des ressources). Évidemment que certains avantages sont procurés, par exemple, par le gène de l’anémie falciforme contre le parasite du paludisme. Par sûr que ces avantages dépassent les inconvénients et des évaluations coûts-bénéfices devront être faites pour chaque maladie génétique, mais il y a mieux que de financer la stérilisation aveugle des jeunes filles africaines telle que financée à coup de dizaines de millions $ par warren buffett. Avec son administration mondiale, la sélection des reproducteurs porteurs du nombre le plus faible de maladies génétiques s’effectuerait sur l’ensemble de la planète, pas seulement dans les zones pauvres. C’est en abaissant le nombre de pollueurs dans les zones les plus riches que la loto-bébé permettrait d’éviter la spoliation mondiale actuelle le plus efficacement tout en réduisant les coûts des services médicaux entraînés par la baisse de sélection naturelle occasionnée par les « miracles » de la médecine moderne. Imaginez, par exemple, que seulement le top 10% des femmes et des hommes se reproduisent aux É-U avec 4 enfants par couple. En moins de 50 ans, pour vous paraphraser, l’eau la « piscine sera passablement moins jaune! Faîtes le calcul…
Et si vous croyez que les pauvres ne subissent pas d’eugénisme maintenant voyez l’ebook « The New Eugenics: Selective Breeding in an Era of Reproductive Technologies 2017 » de Judith Daar disponible ici > http://booksdescr.org/item/index.php?md5=10368cd8232674a3ef4decdf02a36924 Vous en perdrez vos oeillères. C’est peut-être moins perceptible que celui des nazis décrit dans « Nazi Eugenics: Precursors, Policy, Aftermath 2018 » de Melvyn Conroy disponible ici > http://booksdescr.org/item/index.php?md5=25e05de40d6044e8de810f8456eac0ee mais pas aussi bénéfique pour la société que le mien 🙂
Le calcul, le voici: diminuer de moitié le nombre de pisseurs va faire en sorte que l’eau sera imbaignable dans 2 mois au lieu de 1 mois, la belle affaire…
avez vous cessé de fumer le cigare? les terres arables sont mieux utilisées quand elles servent à produire de la nourriture plutôt que du tabac…