Le 8 juillet 2013 a marqué un moment important dans ma carrière. Après une trentaine d’années d’excursions en canot, de longues randonnées et de descentes en radeaux dans des rivières impressionnantes, j’ai constaté que j’avais tourné la page presque sans m’en apercevoir. Le 8 juillet 2013 j’ai passé à d’autres des barils et des sacs étanches pour les activités nautiques et j’ai même donné la tente que j’avais cousue moi-même il y a environ 35 ans à partir d’un Heath Kit. Pendant tout ce temps, je me fiais à des amis pour organiser les sorties, alors que les amis savaient que j’étais fiable pour participer à ce qu’ils organisaient. J’étais même moi-même à l’origine de nombre de ces activités, arrivant des États alors que de telles aventures étaient encore presque inconnues ici. Les amis sont partis ailleurs, ou ont pour leurs propres raisons changé leurs propres façons de vivre, me laissant pour ainsi dire «échoué».
Je constate que mes dernières descentes en canot remontaient à peut-être 2004, alors que j’avais pu passer une semaine à descendre la rivière Dumoine (photos Sophie DeCorwin) en cherchant à mettre en évidence l’intérêt de protéger son bassin versant et le forêt secondaire de pins quand même majestueux, mais cherchés par Commonwealth Plywood. La dernière descente en radeau est loin d’être oubliée, datant de 2006, alors que je faisais partie d’une sortie pour attirer l’attention sur la menace d’une petite centrale pour ce que Eric xxx et son équipe expérimentée classaient parmi les 5 meilleures expériences de descentes en milieu naturel dans le monde entier – et j’ai pu continuer l’expérience alors qu’Eric m’invitait à me joindre à une descente d’une rivière en Colombie Britannique, menacée par un projet de barrage alors qu’il s’agissait pour lui d’une deuxième Yosemite. Quant aux dernières longues randonnées, je pense entre autres à des semaines sur la Traversée de Charlevoix quelques semaines après le déluge de 1998; Eudore Fortin s’est arrangé pour que je m’y aventure, avec ma fille, sur des sentiers sérieusement endommagés par les eaux.
Finalement, en plus de la perte des amis et des organisateurs, j’étais devenu plus que préoccupé par le sort des populations face aux effondrements qui arrivent. En 2006, dans les semaines avant de rentrer au bureau du Vérificateur général comme Commissaire au développement durable, j’ai profité d’un safari ornithologiques organisé par d’autres amis au Kenya pour pouvoir combiner ce qui les intéressait avec l’occasion de voir un pays qui est peut-être typique dans les défis qu’il recèle: une population qui va doubler dans les prochaines décennies alors que le pays est déjà pauvre et surpeuplé; disparition probable de la grande faune face à l’extension partout des établissements humains sur les territoires de cette faune; déstabilisation de la faune et des humains…
En janvier 2014, je me réserve quand même un voyage, avec la culpabilité qui s’y joint, pour revisiter l’Amérique centrale. J’ai ai passé des moins en 1992, lorsque je me trouvais en sabbatique forcée après ma démission comme Sous-ministre adjoint au ministère de l’Environnement. Déjà, le Costa Rica, le Guatemala et le Honduras présentaient le même phénomène que j’ai pu voir au Kenya, avec une biodiversité parmi la plus impressionnante de le planète. J’y ai travaillé pendant six ans pour soutenir la mise en place d’un groupe d’ONG au Honduras pour encourage une symbiose entre des communautés de paysans et des aires protégées nouvellement créées près desquelles vivaient depuis longtemps ces communautés. Je vais sûrement profiter du voyage pour reprendre un peu de plongée sous-marine au large de la côte est du Honduras, dans le récif le deuxième plus important du monde, entourant les Islas de la Bahia.