Parmi mes activités comme sous-ministre adjoint au Développement durable au ministère de l’Environnement en 1990-1991 était la création et l’animation du Comité interministériel de développement durable (CIDD), regroupant les représentants au niveau de sous-ministre adjoint des ministères du gouvernement. Le CIDD existe toujours. En parallèle, il y a un Groupe interministériel fédéral en développement durable, dont un comité interministériel au Québec. le. Ce groupe organise à tous les deux ans L’Atelier fédéral sur le développement durable, destiné principalement aux employés fédéraux au Québec. Dans sa dixième édition, l’atelier s’est tenu les 19 et 20 mars 2013, au Centre des congrès de Montréal, et avait pour thème: Les défis du développement durable en période de transformation. J’étais invité comme paneliste, en compagnie de deux environnementalistes, Karel Mayrand, de la Fondation David-Suzuki, et Philippe Bourke, du Regroupement national des Conseils régionaux de l’environnement.
Le thème de la présentation de Mayrand était «Survivre au progrès : le développement durable dans une biosphère en déclin». Mayrand proposait que les changements climatiques, l’effondrement de la biodiversité, l’épuisement des ressources et la hausse du prix de l’énergie annoncent une ère de rareté qui nous forcera à redéfinir notre développement économique et social, de faire plus avec moins, et de mieux partager les fruits d’une économie dont la croissance ralentira.
Le thème de la présentation de Bourke était «Choisir entre l’urgent et l’important». Bourke proposait que le développement durable est un concept qui remonte aux années 1970 et on commence à peine à se donner des outils de mise en œuvre. Puisque les dettes écologiques et économiques ne cessent de prendre de l’ampleur, il se demandait s’il est déjà trop tard pour espérer atteindre cet idéal.
Les deux groupes qu’il représentent avaient signé la plateforme électorale d’août 2012 où l’ensemble du mouvement environnemental adoptait l‘approche de l’économie verte, que j’ai déjà dénoncée comme absurde. Ma présentation proposait qu’il est définitivement trop tard pour parler de développement durable et que l’approche de l’économie verte constitue le déni des constats de crises. J’avais déjà signalé ce positionnement aux groupes, lors d’une intervention en réaction à leur publication de la plateforme verte.